Réponse N° 5 au questionnaire d'évaluation des CF

Publié le

Extraits du témoignage d' Anne-Claire

Votre impression ne de ne pas occuper votre place dans l’existence, votre famille ou votre travail a t-elle été améliorée après une constellation ?

Après le travail fait sur ma mère, je pense être nettement moins en rejet de ma famille maternelle que j'ai l'impression de redécouvrir et de qui j'ai envie de me sentir plus proche. Sur le plan professionnel, j'ai l'impression de mieux accepter de faire des erreurs, je me sens plus libre et moins paranoïaque. J'attends moins du regard de mes collègues. De plus, je sens que je suis plus concentrée à mon travail comme si j'avais plus de place dans mon esprit.



Vous êtes-vous libéré de l’impression de porter un fardeau ou unsentiment ne vous appartenant pas ?

En fait j'ai surtout découvert qu'il y avait des choses et des sentiments qui ne m'appartenaient pas. Cela faisait tellement partie intégrante de moi-même que je en pouvais pas imaginer que cela puisse provenir de quelqu'un d'autre. J'ai surtout pu me libérer d'un profond sentiment de colère latent.



Est ce que cela a été immédiat ou bien cela a-t-il demandé du temps ? et si oui, combien de temps environ ?

Cela s'est fait progressivement. Les petits évènements de la vie quotidienne me montrent qu'il y a eu du changement



Cela a-t-il modifié votre rôle d’enfant ou de parent ?

Je n'ai plus les uns et pas encore les autres.... difficile de répondre. je dirais que je ne me sens plus une enfant qui attend le regard et l'attention de ses parents. Depuis les constellations, j'ai l'impression de devenir un adulte à part entière.



Vos relations avec votre famille d’origine, vos parents se sont-elles améliorées ?

Très clairement du côté maternel. Je ne sens plus l'angoisse qui me montait de façon insidieuse avant de les voir.
À la dernière réunion familiale j'ai même eu envie de crier tout haut "je vous aime et je suis très fière d'être de votre famille !". J'ai l'impression que cette famille maternelle a retrouvé beaucoup de dignité et de grandeur à mes yeux.



L’image que vous aviez de vos parents a t-elle changé dans un sens positif ?
Est ce plus marqué avec un des 2 parents ?

N'ayant pas fini de travailler sur le versant paternel, les transformations se sont surtout faites du côté maternel.
J'ai redécouvert une mère très forte, intelligente qu'il me semble avoir beaucoup mieux comprise. Comprise dans ses difficultéS, comprise dans sa douleur, comprise dans ses choix même s'ils ont été douloureux pour nous.
Alors que je la considérais comme plutôt faible, je ressens maintenant derrière moi la chaleur de sa force, de son amour et de sa bonté qui m'accompagne à tout instant. C'est comme si toute rancoeur à son égard avait disparu. Je la ressens comme mon ange gardien et non plus comme l'objet de ma perte !



Quand vous considérez votre enfance, quel est votre regard, point de vue depuis la constellation ?

J'ai toujours eu l'impression d'avoir eu une enfance heUreuse, je crois que ce qui a changé, c'est vraiment la compréhension.



La constellation vous a t-elle permis d’améliorer l’estime de vous-même ?

D'abord celle de ma mère et par cet état de fait, progressivement, la mienne.



Vos relations avec votre famille actuelle se sont-elles améliorées ?
Cela a t-il modifié votre rapport avec votre conjoint ?

En partie, surtout en ce qui concerne la colère. Je suis moins réactive à certains sujets, je me sens plus "cool" voire même je ris de certaines de mes réactions antérieures erronées. Tout n'est pas encore résolu mais les progrès sont indéniables.



Y a-t-il autre chose que vous aimeriez ajouter, partager ?

Les constellations ont été un accélérateur extraordinaire de prises de conscience de nombreuses choses que je ne voulais surtout pas voir !
ça n'a pas toujours été facile ! J'ai parfois pris quelques "claques dans la figure" ! Mais cela ouvre de merveilleuses pistes de travail sur soi.


Commentaire de Christiane

Quand Anne-Claire dit qu'elle a "
découvert qu'il y avait des choses et des sentiments qui ne m'appartenaient pas" et qu'elle ne pouvait imaginer que cela ne lui appartenait pas, elle fait état de cette identification inconsciente, automatique que nous devenons (elle parle de "partie intégrante" d'elle) et qu'il est alors difficile de distinguer de nous, de conscientiser même. C'est tellement mélangé à nous, intriqué pour reprendre le langage de la constellation que nous l'ignorons et nous ne le soupçonnons même pas.

Cette identification inconsciente se fait aussi par amour, mais un amour aveugle et destructeur. Le petit enfant sacrifie son bonheur, sa survie au profit de la survie du clan ce qui lui procure souvent un sentiment d'innocence. Être dans la dynamique de réparer donne bonne conscience. En fait, c'est illusoire et il n' y a pas de choix ; il est prisonnier de son clan familial et de cet engrenage de répétitions, de compensations, mu par des décisions comme "je te suis dans ta maladie, je suis en colère à ta place, je meurs à ta place". L'enfant est dominé, alors, par la pensée magique.

La constellation est un outil efficace qui permet de prendre conscience de ces identifications cristallisées et facilite la désidentification. C'est un peu comme sortir d'un état d'hypnose, même si cela nécessite encore du travail. IL y a un basculement possible : la personne peut choisir de rester dans cette confusion ou de s'en retirer. Cela passe par un sentiment de désillusion avec une perte de pouvoir et de puissance vis à vis du destin d'autrui. Le mythe de vouloir sauver l'autre, de lui rendre la santé ou la vie ne peut plus tenir. La personne réalise qu'elle poursuit un but irréalisable, inatteignable dont le prix à payer est lourd.

La personne a la possibilité de laisser à l'autre son destin, quel qu'il soit. Ce qui implique d'intégrer un sentiment de culpabilité qui sera, non plus une force d'anéantissement, mais une force de réappropriation de son propre univers, une force créatrice.

Et là émerge un amour profond fait de compréhension, de discernement, d'auto-conscience des limites. C'est une ressource pour un changement déterminé par la personne elle-même et non par les circonstances extérieures.

Nous pourrions conclure que tout processus thérapeutique passe par cette phase de déception, de désillusion où alors se manifeste un libre-arbitre possible et en toute conscience.




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